november, 2004

les filmés de dos

Les filmés de dos – projet perso – présentation public de la preview

2004 – 14’01 – couleur – sonore

images et montage : simone choulle – sons et musique : helene vedrenne

Les Filmés de Dos : Part 1, Simone Choulle donne corps
 à une recherche entamée pour élargir la palette de ses outils : à l’image fixe s’ajoutent l’image mobile et le son. 
Le dispositif conjoint l’intérieur et l’extérieur, l’intime et l’extime. Comme le visage, surface tournée vers le monde dont le seul propriétaire connaît peut-être l’envers ; masque indélébile et inamovible, que la popularisation du miroir dans les demeures du XIXe siècle a donné à voir à chacun, accentuant chez l’homme la conscience de lui-même et accélérant la découverte d’un rapport à soi. 
“Au départ je voulais rendre sa place au sujet en faisant disparaître l’abruti derrière l’appareil, pour forcer à la lecture macro d’un portrait.
 Avec les voix je suis dans l’autoportrait du sujet ; en le filmant de dos je cherche à l’isoler pour plus de sincérité, plus de vérité”. 
C’est face au monde, dans des lieux publics, que Simone Choulle a demandé aux Filmés de Dos de raconter leurs visages, mettant encore à l’épreuve la peau, cette interface entre l’âme et le réel dont Valéry écrivait que c’est “ce que l’homme a de plus profond”.
 En même temps, c’est aussi “l e visage de l’autre” évoqué par Ricoeur dont il est question ici : “le visiteur doit repartir avec la sensation physique d’une rencontre, qui passe pourtant par des visages inventés sur des mots écoutés” dit Simone Choulle.
 Voir, montrer : la peau, le corps, le visage.
Parler de son visage, voir son image, parler le visage, voir(e) l’image : c’est ce que font les Filmés de Dos.

Cyrille Duvert